Samedi 14 novembre 1768 (livraison de chaire, l'écrevisse et a fée de Naro, kidnapping)

- J'y consens. C'est une sécurité inestimable.

-Vous comptez opérer sur vous même, demander à quelqu'un de confiance ou me laisser l'odieux de l'opération?

- "Opérer" est un bien grand mot, dans la mesure où de précédentes itérations de ce projet obtinrent leur source de chair via la puissance d'une mâchoire, sans anesthésie.

Consilius, vu ses connaissances de la médecine, devrait être en mesure de procéder, et je puis ignorer la douleur grâce à un traitement d'autohypnose, en plus de pouvoir faire repousser l'extrémité en question. Je vous dirai donc que je suis fort autonome à cet effet. Je vous conserverai le tout de la même façon que pour l'organe qu'aujourd'hui je vous lègue.

-Il faut faire avec les circonstances, mais je n'aime pas le souffrance inutile. Je posait la question afin de m'assurer qu'aucun détail ne soit oublié. Les plus désagréables ont cette manie de s'éclipser des esprits.

- Nous avons cela de bien couvert. Autre chose que je doive fournir ou qui doive être fait?

-Que nenni... nous pouvons passer au sujet suivant à l'ordre du jour.

- Y en a t-il seulement un? Rien qui ne doive être dit ou fait tout de suite. J'ai à faire, ça et là... et certainement un grand voyage, mais qui ne sera pas commencé avant d'avoir pris les précautions dont nous venons de parler. Cela reviendra assurément sur le sujet lors de notre prochaine rencontre.

Mais pour l'instant? Nous sommes à sec, je crois.

-Je me dois de vous contredire. Rammener votre alié prendra 3 mois et vous tenez à ce qu'elle soit incluse dans nos plans les plus... napolitains. Cela est contrariant.

- Vous teniez absolument à mettre en branle ces plans dans un meilleur délai?

- L'inquisition d'une des villes les plus importante de ma vie complote pour m'occire et vous êtes contraint à un anonymat qui sied mal à votre qualité. Sans parler en absolu, une justification sérieuse et honnête s'impose.

- L'idée est de monter une attaque d'une qualité suffisante pour éviter l'échec, sans aucun doute.

J'ai des informations assez exactes que Consilius peut me soumettre concernant les habitants de l'endroit, leur nombre et leur qualité. Ils sont nombreux, entraînés et organisés comme peu le sont dans l'Empire.

J'amasse le requis pour l'attaque en termes d'alliés. Les moines de l'Oversoul, qui doivent être sortis de leur stupeur spirituelle rigide. Les Merrow mercantiles de la mer méditerrannée, qui doivent être convaincus par des promesses un peu exotiques mais qui demandent que je leur rapporte un dragon bleu. Ils ont des façons différentes de se rendre utile, ces alliés, mais aucun d'entre eux n'aidera sans y être motivé, d'une façon ou d'une autre. Je sais les trois mois longs lorsque l'on est sous observation en vue d'un assassinat, mais nous ne pouvons tout de même point nous en prendre à ce bastion sans être certain d'emporter la bataille de façon retentissante.

Si vous désirez que j'accélère le processus, je serais bien apte à me passer de Mérédith, que vous ramenez, et saurai me concentrer sur ces autres alliés, qui pourrons être convaincus plus rapidement qu'en trois mois.

-Le problème est que j'ignore de quoi nous aurions à nous passer sans elle. N'y a-t-il pas moyen de la faire rammener par des druides ou des prêtres?

- Ce morceau serait-il suffisant pour une telle opération?

Rose: Pour une réincarnation? Une rognure d'ongle suffirait... Ce sont les forces même de la vie et de la nature que nous commandons!

- Hmmm. Vous seriez capable de le faire, Rose? Si tel est le cas... que vous faut-il d'autre?

-Il faut une quantité assez obsène d'huiles essentielles rares et coûteuse...

- C'est de loin préférable en termes de temps... et les ressources, nous les aurons en main d'ici un semaine, sans trop s'efforcer.

Mais Mérédith perdra son identité raciale à coup sûr. Elle risque moins de refuser par l'identité du lanceur de sort, mais le coût l'effarouchera peut-être. Ou la motivera.

Ça vaut le coup, vu que le temps est un facteur. J'ignorais le délai de trois mois avant que vous ne le précisiez. Essayons donc cela. Nous aviserons si nous sommes bredouilles. Mais travaillons pour une réussir avant tout.

Umberto Agnosti Junior:

-Si je commence le processus de clonage, vous n'aurez plus de matériel pour réincarner. Si cette option ne marche pas, on repousse le trois mois d'une semaine.

- Mieux vaut cela que l'inverse.

- Madame se vante ne pas avoir besoin de plus d'un ongle... vous pourriez peut-être lui en obtenir un ou... ha... j'imagine que je peux lui donner l'équivalent, une lamelle infime de l'échantillon, nous n'en sommes pas encore à couper un cheveu en deux.

- Rose?

Rose:
-Les forces. De la vie et de la nature.

- Mais que me voilà entourés de gens puissants et parfois excentriques.

Très bien.  Faisons cela.

Ils pourraient ainsi donc séparer le morceau de chair avec l'aide de Consilius et d'une petite lame de chitine qu'il aurait créé pour l'occasion. Mouquet formerait un contenant fait de chitine pour le sashimi de Mérédith, le conservant ainsi fraîchement.

Rose:

-Le centre est un endroit ennuyeux et densément peuplé.

[...]


Umberto:

-La transaction achève, je crois.

Une fois le tout correctement scié, Consilius pourrait mettre le sashimi de demi-elfe marin dans le petit coffret de chitine.

- Voilà.

Umberto:

-Qu'en reste-t-il à dire?

- Pour l'instant... rien. Je crois que nous en sommes à l'action.

-Si votre amie a une vie aussi dangereuse que la votre, j'imagine qu'elle appréciera d'avoir un clône racialement identique qui l'attend comme rechange si elle devait trouver la mort encore une fois à vos côtés.

- Seriez-vous disposé à lui en procurer un si nous vous compensions adéquatement? Je lui en ferai part, si tel est le cas.

-Je croyais que le plan était que j'aille faire le clône sans attendre, indifféremment de ce que votre druidesse réussirait ou échouerait comme sort.

- Vous avez raison. Je fatigue. Il était plutôt question de votre volonté à le conserver, s'il n'était pas immédiatement nécessaire.

-Si vous fournissez la quintessence, je demanderai à mon majordhomme de l'appliquer.

- Je la fournirai. C'est dans mes plans des prochains jours de vous la fournir.

- Je crois que nous en avons réellement terminé. Les ententes sont là, et les actions à entreprendre, claires.

Il me reste à entamer la suite d'actions qui nous mènera à bon port dès demain, après une méditation -et des prières- appropriées.

À nouveau je vous remercie de votre bonne volonté et de votre diligence.

- Je fais ce qui doit l'être. Ne vous fiez à moi pour rien d'autre. Aurevoir.

Mouquet salua donc cordialement son cousin lorsqu'il s'en fit. Il revint ensuite vers Rose.

- Voilà qui est fait. Prochaine étape, je vous présente aux gens du monastère de l'Oversoul. C'est là que je "réside" pour l'instant, il serait efficace et agréable que vous soyez familière avec l'endroit, je crois.

-S'il le faut...

- Si c'est là que je reviens constamment entre mes allées et venues, que vous n'y soyez point étrangère me semble la moindre des choses.

Ensuite, ce soir, je retourne à Gela chercher l'enfant se mourrant de faim, après avoir parlé aux moines.

-Qu'allez vous en faire?

- Le léguer au monastère. Que l'enfant vive.

- Erh... vous êtes sur qu'ils vont bien s'en occuper?

- Ce sont des moines de l'Oversoul. Ils ont beau être des hobgobelins pour la majorité, ils sont civils et s'occupent de leurs nouveaux-nés eux-mêmes depuis des générations.

Vaut-il mieux une vie humble de monastère, ou une vie humble de mort infantile?

-Ha seigneur, que tout est drabe quand on vous écoute... Mon point était qu'il n'y a pas que vos moines qui recrutent jeunes. Je n'ai jamais connu mes parents et je ne m'en porte pas plus mal.

- Il y en a définitivement d'autres. C'est seulement l'organisation de laquelle je suis le plus proche qui puisse le faire, et ils ont assurément besoin du nombre. D'un point de vue pratique, c'est mon choix par défaut.

-Je peux aller porter votre bébé à L'Etna et il sera élevé comme je l'ai étée.

- Effectivement, c'est aussi un choix sensé. Me voici donc aux prises avec un choix.

Chez les vôtres ou chez les miens, pour autant qu'on puisse les appeler ainsi. Nous sommes unis par la foi.

Sachant que l'un et l'autre sont probablement des familles responsables... le choix est difficile. Et sachant que c'est moi-même qui l'arrache à sa famille qui ne peut lui subvenir, de "laisser le destin décider" serait ironique et même prétentieux, vu que je viendrais de l'arracher à son destin, justement.

C'est un enfant que je prends la décision d'enlever à sa famille. Chez l'Oversoul, il grandira, éduqué par des moines à croire en l'Oversoul, et je serai mieux à même de suivre son avancement, savoir où il est en rendu. Ça me semble la moindre des choses responsable d'au moins assurer un suivi sur un être dont j'ai ainsi changé la vie...

-Vous avez probablement raison... c'est votre projet, c'Est probablement la bonne chose que de le confier à une congrégation qui partage vos valeurs. À défaut d'avoir vous même des enfants, c'est un geste positif pour votre postérité.

- Ma postérité. Je ne le voyais point ainsi, mais il n'est pas impossible que les vicissitudes du destin le décident ainsi. Je ne sauve pas l'enfant pour moi, je le sauve... pour lui? Il mérite une vie pleinement vécue, contrairement à une mort prématurée par des circonstances dont il n'a même pas les moyens d'être responsable.

-J'aurais pensé que votre religion serait moins interventionniste. Qui êtes vous pour décider que ces parents ne doivent pas vivre le deuil? Quelle moralité vous demande d'intervenir?