7 novembre

L'ancien archiviste Zarien ne serait pas particulièrement difficile à trouver, il avait adopté le mode de vie local, essentiellement. Il mangeait avec la communauté, méditait avec eux au début de la journée, s'entrainait avec eux ensuite... L'apprentissage de nouveaux rituels semblait naturel pour cet homme, mais il semblait plutot réservé.

Mouquet approcherait l'homme lorsque le temps serait approprié. Il n'allait pas l'interrompre durant une période de méditation, mais pourrait l'approcher lors d'un repas, par exemple, ou durant une période de lecture, où approcher quelqu'un avec un certain respect était chose faisable. Il 'approcherait donc en douceur.

- Monsieur d'Ombreauport . J'aimerais m'entretenir avec vous. Auriez-vous un peu de temps à m'accorder?

J'ai tout le temps dont vous avez besoin monsieur de Chaubeuil.

- Il semblerait que ayez rencontré mon sosie mort-vivant dans le passé; vous êtes peut-être plus familier avec vous que je ne le suis avec vous. J'ai plusieurs questions, auxquelles j'espère que vous avez réponse, et que vous êtes disposé à partager.

Je m'intéressais à une chose que nous avons en commun, en particulier: la transition entre la zarienneté et la foi envers l'Oversoul. Comment la vivâtes-vous? Et encore aujourd'hui? Votre âme tergiverse t-elle?

Diplomacy: 28+8= 36

-Pour être honnête, je ne suis pas... pas entièrement certain d'être converti. L'Oversoul m'as été révélé comme supérieur à Zarus mais aussi comme étant... compatible dans une certaine mesure.

- Je suis aussi étrangement sous cette impression. Mis à part quelques détails de nature morale, peut-être. Mais je m'égare. Qu'entendez-vous par là, exactement? Ces notions semblent être suffisamment détaillées pour que vous ayez décidé de demeurer ici plutôt que de retourner dans notre douce patrie.

-Décidé! Vous chariez, non?

- Ma foi! Je l'ignore. N'était-ce point un choix?

-C'était le votre de m'abandonner ici à leur merci!

Mouquet fronça les sourcils brièvement.

- Mais je... ah. Oui. Évidemment.

Ni mon âme, ni ce corps, monsieur ne sont responsables de ce qu'une créature morte-vivante a pu vous faire subir. Je réalise d'ailleurs que vous auriez peut-être quelques réponses à me fournir à cet effet...

Je n'ai ni notion de ce qui se passa ou souvenir, même. Ce que je sais, c'est ce qui me fut raconté en grand détail par la suite, par des alliés et des amis fort loyaux. Et de ce que l'on m'en raconta... les inquisiteurs tentèrent de vous trouver, car vous disparûtes, sans qu'il soit possible de vous retrouver.

Votre version de l'histoire serait-elle autre?

-J'ai cligné des yeux et vous n'étiez plus là, simplement.

- "Vous". Cela, encore.

Mouquet soupira.

- Les apparences sont trompeuses, jettons ces bases-là, et la bévue devient compréhensible. Cela dit... d'accord. Vous seriez donc resté ici bien contre votre gré, a priori. Et vous point n'êtes reparti, depuis? Ou tenté d'organiser un départ?

-Il y a erreur sur le référent. Ce Vous qui vous horripile réfère au groupe dont votre.... cadavre fesait partie. Je suis plus que conscient de le hiérarchie de ce groupe, ce que vos manquements de mémoires, compréhensibles vu les circonstances,semble occulter de vous c'est que vous n'étiez pas assez haut dans la chaine de commandement pour qu'il ne puisse que me passer brièvement par la tête de vous blâmer pour mon abandon et de ce fait, de faire référer ce "vous" à vous.

[...]

-À priori, la fuite eut étée... risquée. Puis la curiosité m'as gardé ici.

- C'est effectivement un endroit qu'un individu aux tendances intellectuelles et spirituelles aura tendance à trouver curieux. Qu'est-ce donc qui vous y a gardé, et qu'y trouvez-vous donc encore d'intéressant aujourd'hui?

-Ça a commencé par des considérations pragmatiques et un peu de colère. J'avais été abandonné par des gens que je considérait mes amis, des gens que je croyait honorable et dont je croyait avoir mérité le respect.

Les moines m'ont offert à manger, ce que j'ai duement refusé, tel qu'on s'en attendrais d'un bon Zarien orgueilleux. Ils m'on averti de la présence d'elfes fort béliqueux dans les bois...

Je connaissais donc mes options. Mourrir en fuyant ou peut-être survivre jusqu'au retour possible de l'inquisition... ou jusqu'à quelque sauvetage ou événement extérieur propice à ma fuite.

J'ai dormi au bord de l'océan les premiers jours, et j'ai mangé ce que j'ai pu trouver. Mais en même temps, je voulais comprendre comment on avait pu se jouer de nous comme les moines l'avaient fait. Leur invulnérabilité m'obsédait alors j'ai entrepris de quand même les étudier malgré ma méfiance d'eux.

Eux ne se méfiaient pas vraiment de moi. Je croyais. Maintenant je crois qu'ils se méfiaient mais d'une façon... implicite.

Et c'est ce qu'il se passe ici. Ils nous montrent ce qu'ils veulent qu'on voient, ce qu'ils veulent qu'on comprenne. Parceque c'est l'exemple qui est important; parceque c'est l'idée qu'on se fait qui est importante; parceque c'est ce qu'il se passe dans notre tête qui est important: comment on vis l'expérience qui nous est proposée dans cette vie.

Mon expérience en tant qu'intru Zarien parmis les hobgobelins, l'expérience de ma méfiance constante envers ceux qui m'héberge, l'expérience de mon incompréhension perpétuelle de cette situation... toute cette confusion a un sens ici en tant que confusion. L'effort mental de l'entretenir vaut celui de la décortiquer et de l'ordoner. Alors d'un côté, je peux vivre ma Zarienneté et tout ce qu'elle me commande de faire et de penser, mais de l'autre je peux aussi bénéficier de la spécificité de cette expérience.

Le déséquilibre spirituel induis un état de fascination dont je jouis pleinement en attendant de retrouver un nouvel équilibre, qu'il soit Zarien ou Oversoul-iste.

- Ainsi donc, le destin vous a mené ici, étrangement, et vous y êtes toujours. En réflexion.

Après avoir été touché par l'Oversoul, ne serait-ce même que par toutes les possibilités que son existence implique, et même sans renier Zarus... il semble difficile, même inconcevable, de retourner en la patrie dans un tel état spirituel.

Enfin... c'est la dichotomie que je vis. La douleur d'être séparée de la patrie que l'on aime, tout en ayant conscience de toujours vouloir et même pouvoir l'aider, alors qu'elle ne désire clairement point ce secours.

-Alors que même l'Oversoul enseigne que la perspective Zarienne est une expérience valide et précieuse d'un point de vue disons... cosmiquement holiste!

- Précisément.

Sachant, d'autant plus que l'Oversoul incite à la perfection personnelle, ainsi qu'à l'agrandissement de soi ayant pour but de rapporter un maximum d'expériences au sein de son existence, dont nous sommes tous une infinitésimale partie, amène à une certaine... humilité devant la grandeur. Or, tout cela concorde si bien avec les valeurs zariennes. De savoir l'humilité devant la grandeur divine, de développer sa perfection dans la mesure de sa place dans une hiérarchie universelle. Ces bases suffisent à réaliser des thèmes communs qui rendent la déchirure entre zarienneté et "ouversoulitude" ironique, pour le moins.

Ce n'est point à dire qu'ils n'ont pas de différences opposantes; l'ignorer serait se voiler de la vérité. Mais il y a là matière à faire rêver. Je me demande depuis un certain temps déjà, si par ce processus, cette spiritualité, si les zariens pourraient profiter et devenir plus grands, en tant que peuple.

-C'est une question valide. Peut-être les Zariens souffriraient moins aux mains des Zariens si l'oversoul les guidaient. Peut-être que les Zariens souffriraient moins dans des guerres contre les autres espèces. Mais peut-être que l'essence Zarienne se perdrait avec le temps ou peut-être que sa force et sa vigueur corromprait le culte de l'oversoul avec des préceptes plus simples, plus épurés et plus compréhensibles. Peut-être la race humaine finirait-elle mélagée aux autres en un miasme dégoutant.

Je vois beaucoup de périls dans cette voie et peu de gain. L'oversoul pourrait être un choix individuel offert en temps et lieux à une certaine élite intellectuelle, comme vous et moi, mais j'imagine mal une fin désirable émaner d'une conversion de masse.

- Vous avez probablement raison. De la conserver pour une élite intellectuelle, capable de raison et de discernement, question qu'elle puisse elle-même s'élever spirituelle et individuellement sans s'éloigner de son destin, pourrait mener à bien la situation zarienne. Mais de guider le peuple zarien en entier le diluerait, pour dire le moins. Cela pourrait même l'amener au chaos dans le pire des cas.

Je vois donc où en sont vos réflexions. C'est admirable de voir un esprit fort et ouvert se développer tout en gardant sa pureté dans cet endroit. Je doute qu'une autre telle spiritualite puisse ainsi "coexister" avec Zarus. Ce n'est certes pas pour rien que l'Oversoul est en mesure de convertir des gens venant d'endroits aussi différents, récoltant des personnalités aussi... inopinées les unes que les autres.

-La xénophobie Zarienne tolère mal d'être contextualisé et ne saurait être comprise par la plupart des non-humains. Les suivants de l'Oversoul ont une ouverture d'esprit qui leur permet de... respecter du mystique Zarien ce qu'ils ne peuvent pas comprendre. En contrepartie, si l'Oversoul ne donne pas une place centrale à l'humain, il offre un contexte pertinent au épreuves de l'humanité, il met la scène pour l'épopée que nous nous efforcons de racconter par nos vies.

L'hérésie est possible pour plusieurs raisons, mais elle n'est pas nécessaire. Le monde doit venir de quelque part. Les âmes doivent venir de quelque part.

La conversation durerait donc un temps. L'imagination, la spiritualité et l'intellect de ces deux hommes toléreraient une discussion élaborée qui mettrait à profits ces qualités si rarement rencontrées. Lorsque les choses finiraient par se boucler, après un temps respectable, ou si l'un ou l'autre était appelé à autre chose, Mouquet lui souhaiterait donc une bonne continuation spirituelle, et s'en irait de son côté, question de continuer ses recherches et les conversations qu'il voulait tenir avec de multiples alliés. Il s'installerait sur un banc de pierre, placé en position de méditation telle qu'on la faisait ici, une nouvelle habitude, pour faire sa communication psionique.

La prochaine étape serait... intéressante, mais aux ramifications aussi inattendues qu'inexorables.

[CORRESPOND] Mérédith? Vivez-vous toujours?

[CORRESPOND] Si je vous dit non... faites vous plus confiance aux événements destructeurs qui ont eu lieu en votre absence pour me donne raison, ou à la qualité de votre sort pour me donner tord?

Il y eu un bref instant de pause, mais juste comme Mouquet allait reprendre la parole, Mérédith compléta:

OU... au fait que je suis comme je suis pour assumer que ce que je dis est probablement un mensonge éhonté?

[CORRESPOND] - Je fais suffisamment confiance à mes capacités psioniques pour vous donner tort, mais en outre, je vous fais suffisamment confiance pour remettre en question ma propre formulation de la question que je vous ai adressée. De cette façon, vous pouvez clairement répondre "non" sachant que ma question était très librement interprétable, autant figurativement que litéralement. Si j'ajoute à cela au fait que vous êtes suffisamment forte en philosophie pour jouer sur le sens de "vivre", je vous révèle sans honte que je ne m'étais préparé à aucun type de réponse en particulier lorsque je vous contactai, parce que je savais que j'allais me faire surprendre.

-C'est... votre analyse est aussi profonde que ses conclusions sont banales. Vous m'imaginez vraiment essayer d'enfiouapper un homme de votre qualité avec de la simple sémantique?

Monsieur.

Mon très cher monsieur, j'ai tellement plus d'égards pour vous que ce que vous semblez croire.

- C'est pourtant cet égard qui nous mena à des situations aussi mirobolantes qu'inusitées par le passé. Et je vous renvoie ce respect, d'ailleurs, ce qui explique que je vous contacte présentement.

Mais je digresse. Votre état actuel vous limite t-il d'une façon ou d'une autre par rapport au passé? Êtes-vous libre que l'on se rencontre, le temps d'une conversation?

-J'ai mes limites par rapport au passé: je peux le visiter, mais pas y rester. Je peux le déformer, l'embellir ou le calomnier, mais pas le changer. Je peux en faire fit, mais ne peux l'ignorer.

Vous savez... l'habituel. Le présent est une maîtresse jalouse et tout et tout...

...

Je suis... certainement disponible.

- Bientôt et en des dispositions dynamiques? J'ai à la fois une proposition et une demande à vous faire, et je crois votre curiosité et vos plaisirs bien adaptés à cette aventure.

Mais nous avons du temps à rattrapper, avant tout, si cela vous plaît.

-Une proposition suivie d'une aventure... c'est si spontané! Je ne vous tellement reconnais pas que je ne crois pas que je pourrais vous résister.

Mes dispositions sont on ne peu plus dynamiques, vous êtes le bienvenu dès maintenant, avant cela, même, si c'est une capacité que vous avez développé. Je sais que le psionisme est une discipline étrange...

Mouquet en profiterait donc pour observer Mérédith à distance, avant de vouloir se psychoporter n'importe comment.

[REMOTE VIEW]

- Ma foi, vous êtes... lourdement accompagnée. Si j'arrive de ce pas, près de vous, la réaction sera t-elle hostile? Mieux vaut avertir avant d'être inopinément et encéphaliquement renfoncé.

-Hostile?

- Hostile. Cela me semble une question appropriée lorsqu'on a l'habitude de sortir de nulle part.

-Vous voulez que j'avertisse ma compagnie pour éviter qu'ils ne paniquent?

- Croyez-vous que ça soit avisé, voire nécessaire pour éviter que je ne sois outrageusement violenté?

-Nécessaire, non. Poli, oui.

- Je suis prêt quand vous l'êtes. Dites-moi lorsque ce sera poli d'apparaître de nulle part... bien que cette notion soit douteuse.

Scrying:

Tu vois et entend Mérédith avertir les Warforgeds:

-hey folks, we're gonna have a visitor in... right about now. An ol' friendo mine. A big brained genius made of meat like you haven't seen on the island since you murderized the previous occupants en masse. He might be quite usefull to you if you get on his nice side, too. Plus, bonus points for him: he's got a nice ass, so if any of you are into that sort of things well, there's that too. So yeah. Can he come over without you being all warlike and insensitive to him? He doesn't need food or water and probably can be made to share my quarters so it's really no trouble for you.

Les warforgeds se tournent vers celui qui semble être leur supérieur, penché sur les livres à la table. Il met un moment à relever la tête et répondre à Mérédith:

-Sure, sure.

Correspond:

-Quand vous voulez.

Mouquet arriverait à l'endroit souhaité, près de Mérédith, mais pas à une distance inconfortable, ni trop entouré des warforgeds.

Son entrée serait... remarquée.

Les forgeliers assis se releveraient brusquement, ceux qui étaient debout dégaineraient leurs armes et quelques uns auraient des réactions vivent et s'estomaqueraient:

"Wathaku's Wrath! She meant it?!"

Mérédith sur un ton terriblement condescendant et semi-insulté, affichant un air théatralement offensée:

-Bien sur que j'étais sérieuse!

Prêt à tout, Mouquet se tenait malgré cela en position relativement relaxée. D'une part, il ne cherchait à brusquer personne; d'autre part, il n'était pas armé (vu que son style de combat psionique nécessitait peu de mouvement et était idéologiquement basé sur la stoïcité).

Le mieux qu'il pouvait faire serait, au lieu de se prendre au sérieux, de plutôt tenter de coller avec le personnage de Mérédith, au moins initialement. Cela l'aiderait probablement à prouver sa "crédibilité" en tant qu'ami de ladite personne. S'ils ne la prenaient pas au sérieux, c'est qu'ils étaient déjà familiers avec ses excentricités. De ce fait, "résonner" avec Mérédith, reflétant ainsi crédiblement qu'elle avait des amis aussi théatraux qu'elle les désarmerait probablement davantage  qu'une attitude immédiatement stoïque et sûre, qui passerait peut-être pour arrogante et autoritaire, ce qui ne serait pas le bienvenu venant d'un étranger, fait de chair, qui plus est. Il se remit dans l'ambiance amusante dans laquelle il s'était plongé lorsqu'il était en compagnie de Mérédith jadis, et se lança.

- Well boys. Looks like we're at an impasse.

Diplomacy: 28+13= 41

Mérédith offensée, mais vers Mouquet:

-So glad you are leaving any woman in the room out of that sweetie. I'll leave you boys to discuss important things amongst yourselves. I'll be in the kitchen, where I belong. Baking enough cupcakes for all of you.


Perform comedy: 30

- Hold on a moment, woman. It's you I came to see, although I find your feisty friends here seem to have some interest in my presence here.

Pause de confusion où "l'aggressivité" disparaît pour devenir un moment d'absurdité.

- Where am I anyway, and who are these charming chaps?

Le Warforged semblant être le plus haut gradé se pince à l'endroit où serait l'arrête du nez chez un humanoide et soupire, découragé:

[on peux continuer en français, tu a tongues de toutes façons, ces juste que des fois il y a des idiomes anglais qui font mieux passer l'idée]


- Si vous ne savez pas où vous êtes, il serait préférable que vous restiez dans l'ignorance le temps que nous sachions à quel point nous voulons que vous le sachiez. Le positionnement de nos différents campements est une information qui relève du secret militaire. Quand à notre identité, nous sommes l'unité [il te donne trois syllabes/lettres en Illumian: Zhô-Rau-ba]. Je suis le capitaine Pheynolt.

- Enchanté.

Mouquet tenterait de voir, par les mouvements du capitaine, et malgré son inhumanité, s'il pourrait y lire ce qui semblait être la façon de saluer la plus protocolairement acceptable dans la situation. Un signe militaire, ou une poignée de main, ou simplement un hochement de tête respectueux aurait pu faire l'affaire, mais cela dépendait d'à quel point le capitaine était "approchable", dans la situation.

- Mouquet Sansregret. Je vous épargne titres et surnoms, qui seraient lourds et sans importance vu ma situation immédiate.

Ma foi, c'est le branle-bas de combat ici.

Sense Motive: 20+6= 26

[le salut militaire avait semblé avoir le plus d'à-propos]

Pheynolt se rassoit.

-Non, non. pas de branle bas. Juste une réaction instinctive, Notre garde était abaissée et votre amie en a profité pour nous jouer un tour, comme vous semblez vous en être rendu compte. On s'accoutume facilement à ses non-sens.

Mais avant de parler d'elle. Parlons de vous. Vos titres et surnoms m'intéressent. Ceux qui en ont les ont mérité, il renferment certainement des informations d'intérêt, ne serait-ce que tangentiellement, aux présentations en cours.

Pheynolt fait signe de t'asseoir.

- Vraiment. Si malgré vos militaires obligations, cela vous intéresse...

Mouquet s'assied donc lui aussi.

- Lorsque je fus encore jeune et sans expérience du grand monde, le monde s'empara de moi pour m'enseigner une leçon d'humilité. Bien que né dans des circontances de noblesse et d'une raisonnable opulence, ma prétention et ma méconnaissance du monde firent que mes idées de grandeur furent refroidies par un roturier au bras fort et à l'épée pesante. Je m'exilai temporairement de ma vie de facilité, et j'enfilai des vêtements qui me permettraient de passer inaperçu aux yeux des gens ordinaires. Sans le savoir, j'enfilais le costume du dindon de la farce d'une populaire comédie zarienne, un costume tout de vert, servant à imiter grossièrement la coloration gobelinoïde.

Je passai ainsi un temps à errer avec des compagnons simples, dont la vie avait été entièrement plus rude, difficile et pauvre que la mienne, et ce fut là ma première introduction à autre chose que la vie de noblesse zarienne. J'ai eu faim, j'ai soif, froid, chaud, je dormis sur des lits de paille incomfortables, j'amassai les puces comme les blessures, car la violence faisait partie du lot du voyage. L'argent qui servait à la survie était amassé à travers un mercenaire travail ingrat. Or, il s'agit là de la vie tout à fait ordinaire de milliers de gens, mais que j'ignorais. On me surnommait alors "Le Vert", surnom simplet, s'il en est un, qui reflète autant la simplicité des gens avec qui je faisais route, et dont la compagnie m'enseigna les rudiments de la rudesse du monde. Ce fut... d'une certaine façon, l'introduction à ce qui plus tard viendrait. La chute d'un enfant en bas de son trône d'argent. Méritée et appropriée.

Tout un titre, n'est-ce pas?